LES DIFFERENTS PROCEDES COMIQUES Même combinés au sein d'une même œuvre, on peut distinguer différents types de comiques.
LE COMIQUE DE MOTS Il exploite les ressources du langage : répétitions, jeux de mots, calembours, déformations, recours au jargon, aux dialectes. Dans La Cantatrice Chauve, Ionesco joue sur les répétitions de sons dans des phrases dépourvues de sens: "Les cacaoyers des cacaoyères donnent pas des cacahuètes, donnent du cacao".
LE COMIQUE DE GESTES C'est l'ensemble des jeux de scènes qui provoquent le rire : coups, gifles, bastonnades, chutes... Dans Les Fourberies de Scapin de Molière, Scapin donne des coups de bâton à son maître enfermé dans un sac : les coups qui pourraient être pathétiques deviennent comiques car ils sont donnés par le valet à l’insu de son maître. Dans Rhinocéros de Ionesco, Bérenger tend la main machinalement à Jean quand ce dernier lui reproche d’avoir un costume poussiéreux dans l’attente de recevoir une brosse pour se dépoussiérer puisqu’à chaque reproche Jean lui a donné l’habitude de lui fournir un ustensile pour remettre de l’ordre dans ses apparences mais son attente est cette fois-ci déçue.
LE COMIQUE DE SITUATION Rencontres fortuites, quiproquos. Dans Le Jeu de l'amour et du hasard, Marivaux fait jouer aux valets le rôle de leurs maîtres. Dans l'Ecole des Femmes de Molière, il est amusant de voir Horace confier son amour pour Agnès à Arnolphe qui a justement décidé de l'épouser en secret : ce dernier doit supporter d'entendre ces confidences qui attisent sa jalousie pour essayer de déjouer les plans d'Horace.
LE COMIQUE DE CARACTERE Il est fondé sur la psychologie des personnages qui prêtent à rire (les avares, les jaloux, les cocus...). Dans l'Avare, Molière caricature le bourgeois Harpagon en exagérant son amour de l'argent. LE COMIQUE DE MŒURS Lorsque la pièce fait le tableau caricatural d'un milieu social, d'une catégorie professionnelle en ridiculisant les habitudes et les comportements. Dans Le Malade imaginaire, Molière dresse un portrait assez satirique des médecins de son temps. Il souhaite, dans ses comédies montrer les vices de son temps pour les ridiculiser. Dans la pièce moderne Art, Yasmina Reza fait la satire du snobisme des milieux bourgeois intellectuels : l'un des personnages achète très cher un tableau entièrement peint en blanc LES FORMES DE LA COMEDIE - La farce, courte pièce au comique grossier, utilise des procédés visuels (gestes, mimiques...), des quiproquos, un langage trivial. Les personnages y sont stéréotypés (mari trompé). - La commedia dell'arte, venue d'Italie au XVIIe siècle, repose en grande partie sur l'improvisation. Des «types» (Arlequin, Pantalon...), reconnaissables à leur costume et à leur masque, brodent la matière dramatique selon leur inspiration. Ce théâtre influencera les auteurs de comédies (Molière, Beaumarchais, Marivaux...). - La comédie de caractère (Molière) étudie les mœurs et met en scène des «types» dont les vices sont les ressorts de l'intrigue (la «femme savante», le «malade imaginaire»...). - La comédie de mœurs, au-delà du personnage central, s'intéresse aux travers d'une société (le libertinage, l'hypocrisie, le snobisme, etc.). - La «grande» comédie naît dans les années 1630. En cinq actes, en vers, elle respecte les règles du théâtre classique et vise à une «vérité humaine» (les comédies de Corneille). - Le vaudeville se développe au XIXe siècle avec Feydeau, Labiche. Mêlant le comique de situation et le comique de mots, il se caractérise par une intrigue riche en rebondissements.